Le Covid-19 crée-t-il des opportunités pour les négociants automobiles internationaux ?

La crise de coronavirus a eu des répercussions négatives sur de nombreux professionnels. D’autres peuvent toutefois tirer profit de la situation en la jouant intelligemment, comme les négociants internationaux de voitures.

La crise du coronavirus a eu un impact négatif sur le marché de l’automobile, ce qui ne signifie pas que les commerçants ne peuvent pas en tirer profit. Par exemple, la crise qui touche plusieurs pays européens a créé des opportunités pour les activités transfrontalières.

La crise a également entraîné une nette diminution internationale du nombre de véhicules disponibles par rapport à 2019. Entre avril et septembre, les chiffres sont repartis à la hausse, bien que l’offre reste globalement inférieure à celle de l’année dernière malgré ce rebond.

Stock evolution
Stock Evolution vs 102019

L’augmentation mentionnée varie d’un pays à l’autre, avec une différence de prix également, ce qui crée des opportunités pour les ventes transfrontalières. Nous avons analysé les chiffres pour la Belgique, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie et avons constaté une nette augmentation des véhicules disponibles dans tous ces pays pendant les mois d’été (après la première vague de coronavirus), avec un pic en juin et juillet selon le pays, une (légère) diminution en août et un (sérieux) rebond à chaque fois en septembre, tandis que le nombre de voitures pour lesquelles une diminution des prix a été enregistrée a suivi la même tendance.

Quiconque adopte une approche intelligente peut tirer parti de la différence de vision politique des différents gouvernements. Il suffit de penser aux avantages fiscaux accordés aux voitures électriques, qui sont par exemple élevés en France et inexistants en Belgique. En outre, le stock disponible de certains modèles très demandés est trop faible dans certains pays, ce qui crée des opportunités d’achats internationaux. Vous trouverez ci-dessous un bref aperçu de la situation dans les pays cités.

Belgique

En Belgique, en avril de cette année, 6 573 annonces de voitures qui n’avaient pas été mises en vente auparavant (neuves et d’occasion) ont été mises en ligne. Ce nombre a presque doublé en mai, avec un pic de 13 649 nouvelles annonces en juin, avant de retomber à 10 791 en août et de remonter en septembre, à 13 049. Les baisses de prix ont plus ou moins suivi, à la différence près que les baisses de prix ont été plus importantes en septembre qu’au cours du mois record de juin (4 056 contre 3 582).

BE Monthly

Mi-septembre ; une baisse de 7 % du nombre de voitures disponibles en un an a été calculée, bien que le volume soit resté stable en comparant les mois d’août (2019-2020), avec même une légère augmentation de 0,6 % en août 2020. En ce qui concerne l’offre de véhicules utilitaires légers (VUL) en septembre, une baisse de 8,5 % a été enregistrée, bien que l’offre soit toujours 4,8 % plus élevée qu’en août, ce qui rend la situation intéressante pour les acheteurs.

Le marché belge des voitures d’occasion est à 64 % entre les mains de vendeurs professionnels. Le prix d’achat moyen d’une voiture auprès d’un tel professionnel était de 24 432 euros en septembre de cette année, soit 0,7 % de plus qu’en août. Pour les voitures provenant de vendeurs privés, l’augmentation a été plus importante (1,45 %, à 13 009 euros). Il est également intéressant de savoir que 37 % des annonces du mois d’août dataient de moins de 30 jours, contre 42 % en septembre. Néanmoins, les voitures d’occasion restent généralement plus longtemps en vente en ligne, avec une moyenne de 47 jours pour les annonces de professionnels (contre 37 jours en août) et de 37 jours pour les annonces de particuliers (contre 30 jours).

En Belgique, 15,9 % des voitures disponibles sont classées dans le segment C (exemple : VW Golf), suivies des citadines (14,9 %), des breaks (13 %), des berlines (12,5 %) et des SUV compacts (10,8 %). Les voitures à boîte de vitesses manuelle représentent 66 % de l’offre, le diesel 53,1 % et l’essence 44%.

France

En France, 39 159 annonces supplémentaires sont apparues en avril, beaucoup moins qu’en mai (74 468) et au cours du mois de juin qui est le mois le plus chargé (91 199). Le mois de juillet a connu une légère baisse, à 89 897, tandis que le nombre de nouvelles annonces est retombé à 72 278 en août. En septembre, le nombre de nouvelles annonces a de nouveau fortement augmenté pour atteindre 89 039.

FR Monthly

En ce qui concerne le nombre de baisses de prix, le mois le plus élevé a été le mois de mai (25 330), le mois le plus bas a été le mois d’août (15 124), suivi d’une forte augmentation en septembre (21 651).

À la mi-septembre, l’offre en France était 5,45 % inférieure à celle de l’année dernière et 3,1 % inférieure à celle du mois précédent. 60 % de ces véhicules provenaient de professionnels et 50 883 étaient des véhicules utilitaires légers, soit une hausse de 7,15 % par rapport à la même date l’année dernière, et toujours 0,9 % de plus que le mois précédent. 47 % de ces annonces dataient de moins de 30 jours, contre 43 % en août. Cependant, la durée moyenne en ligne des annonces s’allonge : 58 jours pour les professionnels et 24 jours pour les particuliers, contre 41 et 19 jours respectivement, calculés au 15 août 2019.

Le prix moyen demandé pour les voitures vendues par des particuliers a augmenté de 4,2 % en un mois pour atteindre 10 527 euros, une augmentation qui est moins prononcée chez les vendeurs professionnels (+0,92 % à 22 049 euros). Cependant, si l’on considère les voitures d’occasion âgées de 5 à 8 ans, on constate une augmentation significative des prix chez les professionnels de 8,7 %, pour atteindre une moyenne de 15 786 euros.

En France, les petites voitures citadines dominent l’offre (18,5 %), suivies par les modèles compacts (17,4 %), les SUV compacts (11,7 %) et les monospaces (10,6 %). Les véhicules diesel représentent 61 % de l’offre, les voitures à essence 35,7 %.

Allemagne

En Allemagne, le nombre de nouvelles annonces est passé de 112 168 en avril à 157 304 en juillet, avant de retomber à 146 762 en septembre. La courbe des baisses de prix dans les annonces est légèrement plus extrême, avec 107 751 annonces en avril, un pic de 190 901 en juillet et 147 842 en septembre.

DE Monthly

Sachez que les stocks diminuent progressivement en Allemagne. Bien que l’offre ait augmenté de manière significative entre septembre 2019 et 2020 (+19,1 %), elle a diminué de 1,2 % entre août et septembre 2020. Les véhicules utilitaires légers sont une exception, avec une augmentation de seulement 2,8 % depuis l’année dernière, mais aussi une diminution de 2,13 % en août de cette année.

En ce qui concerne le nombre moyen de jours pendant lesquels les voitures allemandes sont en vente, nous parlons d’une augmentation de 5 jours pour les professionnels et de 6 jours pour les vendeurs privés par rapport à la même période de l’année dernière. 42 % des annonces étaient en ligne depuis moins d’un mois à la mi-septembre, contre 41 % un mois plus tôt, et dans le même temps, le prix moyen a baissé de 1,66 % en août.

Les modèles compacts représentent 15,4 % de l’offre en Allemagne, les breaks 14,9 %, les citadines 13,5 % et les SUV compacts 12 %. En ce qui concerne les carburants, on parle de 58,9 % pour les voitures à essence et de 38 % pour les modèles diesel. L’offre de modèles dotés d’une boîte de vitesses manuelle a légèrement augmenté, passant à 57,3 %.

Italie

En Italie, le nombre de nouvelles annonces est passé de 38 636 en avril à 63 554 en mai, pour culminer à 68 531 en juillet. Les baisses de prix les plus importantes ont été enregistrées en mai (24 287, contre 11 657 en avril) et en septembre (23 908, contre 13 473 en août).

IT Monthly

De septembre 2019 à septembre 2020, le nombre d’annonces en Italie a diminué de 5,4 %, avec une offre en septembre 2020 également 1,15 % inférieure à celle de la mi-août 2020. La baisse est plus importante si l’on considère l’offre de véhicules utilitaires légers : -12,6 % en un an et -2,6 % en un mois. Les annonces professionnelles ont représenté 67 % en septembre, soit une baisse de 4 % par rapport au mois d’août.

Sur un mois, le prix moyen des voitures d’occasion proposées par les professionnels a augmenté de 3,8 %, pour atteindre 19 107 euros. L’inverse est vrai pour les voitures particulières, pour lesquelles une baisse de 1,4 % a été enregistrée, à 9 915 euros. Il est vrai que les voitures d’occasion de ce dernier groupe sont restées en ligne plus longtemps, jusqu’à 54 jours en septembre, tandis que les voitures des professionnels ont mis en moyenne 60 jours pour trouver un acheteur. 26 % des annonces étaient en ligne depuis moins d’un mois.

La majorité d’entre elles étaient des citadines (18,6 %), suivies par des modèles compacts (17,4 %), des SUV compacts (11,7 %) et des monospaces compacts (10,6 %). Nous parlons également de 62,9 % de modèles diesel, 28,8 % de voitures à essence et 4,5 % de voitures fonctionnant au GPL. 65 % des voitures disponibles sont équipées d’une boîte de vitesses manuelle.

Espagne

Le nombre de nouvelles annonces en Espagne a progressivement augmenté, passant de 16 319 en avril à 25 216 en juin, avant de remonter brusquement à 39 853 en juillet. Le mois d’août a été marqué par une chute à 29 823, suivie d’une légère remontée à 30 509 en septembre. La courbe des baisses de prix est la même d’avril à juin, mais pas du tout pour le mois de juillet (le meilleur), où le prix de 11 925 voitures a baissé, contre 13 859 en juin. En septembre, les prix ont baissé pour 12 342 voitures, contre 9 681 en août.

ES Monthly

Par rapport à l’année dernière, il y a plus de voitures à vendre en Espagne. Si l’on compare septembre 2019 à septembre 2020, on constate une remarquable augmentation de l’offre de 11,7 %. C’est le contraire qui s’est produit entre août et septembre de cette année, avec une diminution de 0,75 %. Il en va de même pour les véhicules utilitaires légers : entre 2019 et 2020, leur offre a augmenté de 41 %, alors qu’entre août et septembre de cette année, elle a déjà diminué de 0,95 %.

Le nombre de voitures qui étaient en ligne depuis moins de 30 jours, qui représentait 21 % du total en août, est passé à 26 % à la mi-septembre. Bonne nouvelle pour certains vendeurs, mais certainement pas pour tous : l’âge moyen des annonces des professionnels est passé de 58 à 92 jours en un mois, celui des annonces des vendeurs privés de 64 à 73 jours. Dans les deux cas, nous sommes bien au-dessus de la moyenne des pays mentionnés ci-dessus et les prix de septembre dernier ont été les plus bas : chez les professionnels 18 518 euros, ce qui est certes une très légère augmentation par rapport au mois d’août, et chez les vendeurs privés à peine 9 963 euros.

Les modèles compacts sont les plus représentés sur le marché espagnol (19,7 %), suivis par les berlines (18,4 %), les citadines (12,8 %) et les SUV (12,1 %). Les voitures diesel représentent 64,6 %, les voitures à essence 32,6 %. En ce qui concerne les transmissions, les modèles à boîte de vitesses manuelle sont beaucoup plus nombreux à être vendus en pourcentage qu’ailleurs. Nous parlons d’environ 70,1 %.

Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la situation est clairement différente, le mois de mai étant le mois le plus important en termes de nombre de nouvelles annonces (47 722, contre 39 622 en avril, 44 409 en juin et 46 758 en juillet). Le nombre le plus bas a été enregistré en août (36 515), tandis que le niveau d’avril a été presque atteint en septembre, avec 40 008 annonces. Les baisses de prix ont été les plus fréquentes en avril et en mai (jusqu’à 27 295), tandis qu’en août, seules 18 211 baisses ont été enregistrées, et leur nombre était presque identique en juin, juillet et septembre (jusqu’à 22 183).

NL Monthly

La situation du marché néerlandais est particulière par rapport aux autres pays. Depuis octobre 2019, le nombre de véhicules à vendre y a fortement diminué, jusqu’à 17,3 %, ce qui signifie une baisse de l’offre. Cela s’applique toujours et particulièrement au marché des voitures d’occasion. Entre la mi-août et la mi-septembre, il y a eu une augmentation, mais seulement de 2,2 %.

La part de marché des voitures neuves aux Pays-Bas s’élève à plus de 12 % de toutes les voitures disponibles, alors que dans la plupart des pays, cette part est inférieure à 10 %. La seule exception est l’Allemagne, où l’on parle d’un parc total de plus de 1,4 million de voitures.

Il est également important de savoir que la situation fiscale des voitures neuves aux Pays-Bas est très compliquée, ce qui se traduit par des prix très élevés pour les voitures neuves et un déséquilibre entre l’offre et la demande. Parmi toutes les annonces, 63,97 % sont mises en vente par des professionnels.

Aux Pays-Bas, les citadines sont les plus représentées sur le marché total (24,2 %), suivies par les modèles compacts (16,9 %), les berlines et les breaks (tous deux 11,1 %), les SUV compacts (7,4 %) et les véhicules utilitaires légers (7 %). Les voitures à essence représentent la grande majorité de l’offre (74,3 %), contre 20,4 % pour les voitures diesel.

Share: