Comment les pénuries de microprocesseurs ralentissent le délai de livraison de votre voiture
Article rédigé par Effective Media – Les analyses et opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et non celles d’OPENLANE Europe.
« Semi-conducteurs ». Jusqu’à récemment, le mot était à peine connu, mais aujourd’hui, il fait souvent l’objet de discussions. En effet, si votre voiture, votre Playstation ou votre ordinateur sont livrés plus tard que prévu, c’est à cause de cette petite chose. Mais qu’est-ce que c’est et pourquoi sa production accuse-t-elle un tel retard ?

En revanche, les ordinateurs, les téléviseurs, les autres appareils électroniques grand public et les équipements médicaux se sont vendus librement pendant la crise du coronavirus. Ce sont donc ces secteurs qui ont passé des commandes importantes auprès des fabricants de semi-conducteurs, tandis que l’industrie automobile est restée plus longtemps en retrait. Résultat : la reprise du marché automobile au troisième trimestre 2020 a entraîné des problèmes d’approvisionnement. Après tout, il se trouvait à la fin de la file d’attente. Et comme beaucoup de commandes ont été passées auprès des fabricants de semi-conducteurs, nous sommes maintenant confrontés à des problèmes de livraison. Il n’existe pas de solution rapide, car le délai moyen de livraison des commandes aux clients par les usines de semi-conducteurs est de 26 semaines.
Longs délais de livraison
Pour ne rien arranger, un incendie s’est déclaré en mars dernier chez Renesas (Japon), un fabricant géant spécialisé dans les microprocesseurs dits « anciens » qui sont utilisés presque exclusivement dans le secteur automobile. Et il s’avère difficile de remettre la production à niveau : Renesas ne fonctionnerait toujours pas à la hauteur de sa capacité pré-coronavirus. C’est ainsi que tout s’additionne. Nous entendons des rumeurs de retards de la part de nombreux constructeurs automobiles. Ford prévoit une baisse de la production de 10 à 20 % et ne fonctionne que selon une utilisation de base. En conséquence, les commandes de la Ford Focus sont retardées d’environ un mois. Volkswagen s’ attend à un impact sur les véhicules de sa plateforme MQB, qui comprend la Golf et le Tiguan. Nissan et Honda ont pour l’instant interrompu leur production au Royaume-Uni en raison de problèmes d’approvisionnement et Daimler prévoit – avec prudence – qu’ils seront en mesure de compenser la perte de volume du premier trimestre pendant le reste de l’année. Seule Toyota, qui a constitué un stock de semi-conducteurs plusieurs mois à l’avance, est convaincue que la production ne sera pas affectée. Les problèmes ne semblent pas non plus être à l’ordre du jour chez Hyundai,Kia, Polestar et MG. Après tout, la plupart de ces marques fabriquent un grand nombre de leurs propres composants. L’adage « on n’est jamais mieux servi que par soi-même » semble soudain fonctionner aussi dans l’industrie automobile. En effet, pour une Dacia Spring neuve, selon le magazine allemand Auto, Motor & Sport, il faut patienter pendant 12 mois. Les BMW i4 et iX (9 mois pour les deux) font à peine mieux, la Mercedes Classe A 250e (la version hybride rechargeable, ndlr) demande un an. La Peugeot 3008 et la Citroën C4 Cactus sont aussi longtemps attendues. Les deux modèles ne seront dans votre allée que dans 8 mois.
Vers une usine européenne de semi-conducteurs ?
Comment pouvons-nous éviter cela à l’avenir ? La solution la plus évidente consiste à produire nous-mêmes des semi-conducteurs. Bien que l’Europe possède encore de nombreuses usines automobiles, elle reste très dépendante de l’Asie pour la production de semi-conducteurs. Cela sera toutefois considérablement réduit à l’avenir, si cela dépend de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle a été ambitieuse dans son State of the Union début septembre : l’Europe doit être responsable de la production de ces pièces elle-même. « Ce n’est pas seulement une question de compétitivité. C’est aussi une question de souveraineté technologique. » « Les semi-conducteurs sont un pivot indispensable de l’économie numérique, mais en raison de leur pénurie, des lignes de production entières en Europe fonctionnent déjà à demi-régime », a expliqué von der Leyen. La demande augmente énormément, mais dans le même temps, la part de l’Europe dans la chaîne de valeur a diminué. « Nous dépendons des microprocesseurs de pointe en provenance d’Asie », a-t-elle fait remarquer. C’est pourquoi la Commission souhaite proposer une nouvelle loi européenne sur les microprocesseurs. « L’objectif est de créer conjointement un écosystème européen avancé pour les microprocesseurs, qui comprenne également la production. Cela devrait garantir notre sécurité d’approvisionnement et développer de nouveaux marchés pour les technologies européennes de pointe », a déclaré von der Leyen.
Et qu’en est-il des voitures d’occasion ?
Comme les sociétés de leasing ont dû, par la force des choses, renouveler de nombreux contrats de leasing, il y a également moins de voitures en fin de contrat disponibles sur le marché de l’occasion. Ce phénomène est également perceptible dans le cas d’OPENLANE, où l’afflux de véhicules sur la plate-forme est inférieur à la normale. Mais en fin de compte, ces voitures de location ne peuvent pas être prolongées indéfiniment. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’elles n’arrivent sur le marché. Un autre facteur qui jouera un rôle dans les années à venir est l’électrification de la flotte. Cela réduira-t-il la demande de voitures à moteur à combustion interne ? Pas selon Frank Van Gool, directeur général de Renta : « La grande majorité de nos voitures à moteur à combustion interne partent encore aujourd’hui à l’étranger, surtout en Europe de l’Est. Et nous pensons qu’il en sera ainsi pendant quelques années encore, car le verdissement y est plus lent. »